Reflet d’une histoire locale, le bocage* marque le territoire. Avec la haie* , différents éléments comme les vergers, les chemins creux et le réseau hydrographique local participent à cette histoire. Les évolutions de la société interrogent la place de ces éléments dans nos paysages… Entre histoire, présent et futur : quel bocage pour le Pays de Haute Mayenne ?
HAIES
Dans l’ensemble, le maillage est encore bien préservé au sein du Pays de Haute Mayenne. Cependant on observe encore des zones où les
haies* tendent à disparaitre. Sur cette question des disparités apparaissent entre les trois entités paysagères.
On note, de manière plus marquée pour les Marches de Bretagne et la Vallée de la Mayenne, une ouverture des plateaux due, entre
autre(s), au remembrement* (lié au développement de la céréaliculture), et à l’entretien de certaines infrastructures routières (disparition des haies* et fossés en bord de route). Sur plusieurs
secteurs, un paysage d’openfield* tend peu à peu à se substituer au bocage.
Avec le déclin de l’activité agricole, Les Collines du Maine, quant à elles, laissent apparaitre des zones d’enfrichement dans
certains vallons.
Qu’en dites-vous ?
«Avant c’était la charrue qui rentrait dans le champ, bientôt
ce sera l’inverse»
Des questions ?!
> Comment concilier le maintien des haies* (qualité, quantité) et l’évolution agricole (besoin de redessiner les limites des champs) ?
> Faut-il limiter l’agrandissement des parcelles* ? Imposer une replantation des haies*, dès lors qu’on en détruit une ?
> Quelles lois existent déjà à ce sujet ?
> Comment mieux faire connaître les leviers d’action, les outils disponibles pour préserver le bocage auprès des acteurs, élus et habitants concernés?
> Comment concilier
aménagements routiers (sécurité, déviations…) et préservation des haies* (qualité, quantité) ?
VERGERS
Les vergers, emblèmes du paysage de Haute-Mayenne pour ses habitants font, eux aussi, partie
intégrante du patrimoine* local. Témoins d’un mode d’exploitation mêlant arboriculture et élevage ayant quasiment disparu du territoire, ils sont perçus comme un patrimoine* en péril.
Aujourd’hui, les rares vergers que l’on rencontre sur le territoire tiennent grâce à la
volonté de quelques personnes attachées à ce patrimoine*. L’essentiel de la production cidricole, quant à elle, est désormais assurée par quelques gros vergers qui s’étendent sur plusieurs
hectares en rangs serrés.
Qu’en dites-vous ?
« Avant, chaque famille avait son verger et produisait son cidre. »
Des questions ?!
> Comment inciter au
maintien, et même à la restauration des vergers actuels et disparus?
>
Comment valoriser les produits issus de ces vergers ? (Circuits courts et bio ?)
>
Comment mettre en place une labellisation des produits locaux ?
>
Comment procéder pour créer des vergers conservatoires ?
RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE (MARES, ÉTANGS, LACS, RUISSEAU,
RIVIÈRES…)
Autres éléments souvent cités par les habitants et perçus comme représentatifs de la
Haute-Mayenne: ses retenues et cours d’eau. Certains s’apparentant à des torrents font la fierté des habitants, notamment dans les Collines du Maine.
Qu’en dites-vous ?
«Ces rivières représentent le caractère sauvage et authentique
de la Haute-Mayenne.» (les petits torrents de l’Est)
«C’est la nature à l’état normal et
sauvage.»
Des questions ?!
> Comment protéger
les cours d’eau qui ne sont pas classés en zone protégée ?
>
Comment encourager un suivi régulier de la qualité de l’eau ?
>
Comment valoriser et préserver les rivières à l’état sauvage ? Quels impacts cela peut avoir
sur le développement du tourisme local ?
CHEMINS ET LES CHEMINS CREUX
La richesse du patrimoine* bocager en Haute-Mayenne s’exprime aussi à travers le réseau de
chemins et plus particulièrement de chemins creux. Ces derniers ralliaient les parcelles* agricoles aux fermes, hameaux et villages. Le recul de ce réseau a été très marqué à partir des années
70. Les remembrements* (regroupement de s*) liés à la mécanisation ont fait des chemins creux un obstacle pour l’exploitation des terres.
Dans les systèmes bocagers, ces linéaires jouent un rôle agronomique et écologique de premier
ordre : retenue de l’eau, de la matière organique, corridor biologique…
Qu’en dites-vous ?
« Il faut développer ces aménagements (barrières canadiennes*) qui permettent la
libre circulation dans les campagnes.»
«On peut entretenir et mettre en valeur les chemins creux grâce aux boucles de
randonnées.»
Des questions ?!
> Comment réinvestir
et valoriser les apports des chemins creux ?
> Comment mettre en place des projets de développement local s’appuyant sur ces chemins et chemins creux ?
BORDS DE ROUTE :
Les bords de route, avec leurs espaces végétaux (appelés «dépendances vertes routières»),
entrent dans le réseau des trames vertes et bleues au même titre que les haies* bocagères. En effet, ils représentent des réservoirs de biodiversité* importants.
Le triptyque accotement enherbé-fossé-haie est souvent incomplet. Les haies* en bord de
route sont fréquemment supprimées pour être remplacées par des barrières bois-barbelés moins consommatrices en espace ainsi qu’en entretien et soi-disant plus en adéquation avec la sécurité
routière. Les territoires les plus marqués par ces suppressions sont ceux qui ont également été les plus touchés par le remembrement*.
Les fossés sont eux aussi parfois supprimés, bien que le rôle qu’ils jouent dans le drainage*
des terrains agricoles et l’évacuation des eaux pluviales près des routes soit reconnu comme primordial.
Qu’en dites-vous ?
«Les haies nécessitent de l’entretien et les agriculteurs n’ont plus le temps,
surtout vu la taille de l’exploitation aujourd’hui !»
«Les haies empêchent la neige de fondre et les routes de
dégivrer.»
Des questions ?!
> Comment
valoriser le triptyque accotement enherbé-fossé-haie comme un élément favorisant la biodiversité* ?
> Comment
attirer l’attention sur la qualité de l’eau qui circule dans les fossés en limitant l’usage des produits phytosanitaires
aux abords de ces zones humides (fossés) ?
> Comment
garantir le maintien des haies* en bord de route en conciliant sécurité et viabilité économique?
> A
qui doit revenir le soin d’entretenir ces espaces? Aux collectivités en charge des routes et de la sécurité routière ou aux propriétaires des champs qu’ils bordent ? Quelles perspectives peut-on
envisager pour valoriser un intérêt partagé par chacun des partis ?
Bords de route sans haie
ENJEUX :
Socio-cuturels
>
Favoriser une réappropriation des savoirs traditionnels (taille en émousse, vergers, etc.), qui sont des marqueurs de l’identité culturelle.
Environnementaux
> Valoriser le rôle de ces éléments (haies, fossés, vergers…) dans les
dynamiques agropastorales.
> Préserver les rivières à l’état naturel et encourager une bonne qualité de
l’eau.
Economiques
> Continuer à développer la filière bois – énergie.
> Favoriser un maillage bocager de qualité constituant un levier du tourisme sur le
territoire.
Liés à la
gouvernance
> Accompagner le monde agricole dans la gestion de ce patrimoine.
> Encourager la prise en compte de la préservation du
patrimoine* bocager dans la rédaction des documents d’urbanisme.
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